Article du mag #113, octobre-novembre 2024
Catégorie(s) : Politique de la ville / Contrat de ville
Moyenne d’âge 20 ans, réunis et encadrés par le CMSEA 1 et l’association Planet Aventure Organisation, ces derniers mois une dizaine de jeunes se sont confrontés à la montagne et ses défis. Ils racontent leur préparation, leurs doutes, leurs difficultés, et leurs réussites surtout.
"Un défi peut-être un peu fou"

Delphine, Coordinatrice et encadrante du projet, Planet Aventure Organisation
« Nous avons travaillé un an sans relâche, sans savoir si nous pourrions arriver au sommet car les aléas climatiques peuvent tout faire capoter au dernier moment. Il a fallu garder la motivation des jeunes intacte pendant les longs mois d’une préparation sportive parfois éprouvante mais nécessaire, créer une équipe soudée. Il a surtout fallu veiller à la sécurité de chacun pendant la dernière phase, celle de l’ascension. Le milieu de la haute montagne n’est ni anodin ni sans risque. Heureusement, nous étions encadrés par des guides de haute montagne expérimentés et à l’écoute. Lorsque le projet s’achève, c’est une magnifique réussite collective. »
"Gagner en confiance"

Kym
« Dès l’annonce de ce projet je savais que ça allait pas être facile mais ça m’a beaucoup plu. Nous nous sommes préparés au cours de séjours sportifs dans le Doubs Chamonix, les Vosges et Paris. C’était très compliqué mentalement comme physiquement, mais nous avons tous su nous relever.Ce long parcours m’a permis de gagner plus de confiance en moi, de rencontrer des personnes incroyables, et surtout d’avoir de la fierté envers moi-même, car j’ai énormément souffert et ce projet m’a beaucoup aidée. »
"Jamais vu de tels paysages"

Jason
« Pour moi c’était important de réussir, pour mon père et mon oncle qui ont déjà fait l’ascension du mont Blanc. C’est une manière de marcher dans leurs pas.
Tout a commencé lorsque nous avons fait la journée Bootcamp en octobre 2023. On a dû réaliser des défis physiques tous ensemble dans la pluie et la boue. J’ai vécu plein de choses que je n’aurais certainement jamais vécues. Par exemple, la spéléologie. Je ne pensais pas en faire un jour car j’avais peur de rester bloqué dans la grotte. Mais j’ai bien aimé descendre en rappel et grimper. On était bien encadré, ça me rassurait.
La montagne était incroyable. Je n’avais jamais vu de tels paysages. Les guides connaissaient tout sur la montagne, ça m’a impressionné. La première randonnée à Chamonix, je m’en rappellerai toute ma vie. Dans ma tête, un seul objectif : monter là où il y avait encore de la neige. Et à ce moment-là, j’ai senti qu’on entrait dans le monde de la montagne. »
"Le regard des autres"

Mohamed
« Mon point faible : la hauteur ! La peur du vide, de tomber, me fait vraiment stresser. C’était la première fois que je marchais dans la neige et sur la glace. Il a fallu apprendre à mettre un baudrier et des crampons, à stabiliser son souffle pour aller au bout du dénivelé, à porter un sac lourd, à gérer l’inconfort (les nuits en dortoir, etc.)
Mais pour surmonter tout cela, le plus important c’est le groupe et les guides. Je me suis senti en confiance et j’ai réussi à limiter mon vertige. J’ai fait un vrai travail sur moi-même et depuis, le regard des autres sur moi a changé. »
"La fierté a pris le dessus sur les difficultés"

Illiana
« Ce projet m’a plu dès qu’on me l’a proposé. J’étais au courant des enjeux physiques, mais dix mois de préparation… je me suis dit que ça me permettrait de perdre du poids. Je savais qu’on allait bien s’amuser, et ça n’a pas manqué.
Le séjour du Doubs était le meilleur de tous avec la spéléologie et les soirées au coin du feu. C’était le projet le plus long, et cela nous a parfois démotivés, mais le plaisir et la fierté ont largement pris le dessus. »
"Notre lien de cordée"

Sara S.
« Durant cette ascension j’ai pu découvrir à quel point le groupe était une force, moi qui suis de nature à aimer faire les choses seule. Dans des moments de doutes, de peur, de fatigue, on a pu se soutenir les uns les autres. Nous qui à la base étions des inconnus, avec chacun sa propre histoire, on a fini par créer des liens indescriptibles, plus forts que ceux de l’amitié et différents de ceux de la famille. C’est notre lien de cordée, qui nous reliera toujours les uns les autres. »
"Le refaire ? ce serait oui, sans hésitation !"

Sara Z.
« Dix mois de préparation pour un sommet de plus de 4 000 mètres, ça m’a donné directement envie d’entrer dans le projet. Niveau sociabilité, je me suis bien débrouillée, avec quelques écarts parfois, mais justifiés. On a fait plusieurs beaux séjours. Le pire c’était le stage
de survie. Le meilleur, sans doute le premier, parce qu’on a pu voir tout de suite des paysages magnifiques. La première randonnée avec 1 000 mètres de dénivelé n’a pas été facile, mais c’était très beau. Personnellement je n’ai pas pu faire l’ascension finale car au cours de
notre dernier séjour d’avril, je me suis blessée sur le chemin de la Tête de Bostan. Ma cheville n’a pas tenu… Je suis déçue, mais également fière, parce que j’ai travaillé sur moi pendant neuf mois. Même si je n’ai pas pu terminer, je me suis quand même donnée à fond. Si on me
proposait de le refaire, ce serait « oui », sans hésitation ! »
Le saviez-vous ?
L’Eurométropole de Metz a soutenu le projet Mont-Blanc, ascension vers l’avenir, à hauteur de 8 000 euros, dans le cadre du contrat de ville.
Dernière mise à jour : 29/10/2024