Voyage dans le temps avant travaux : Archéologie préventive à Woippy et Montigny-lès-Metz
Article du mag #113, octobre-novembre 2024
Catégorie(s) : Archéologie
En amont des chantiers d’aménagement programmés sur les sites de Gourmes au Pré à Woippy, et de La Horgne à Montigny-lès-Metz, les archéologues de l’Eurométropole voyagent de l’âge du Bronze à l’aube des temps modernes.
Woippy à l'âge du fer
Le chantier de fouille réalisé en prévision de l’aménagement d’un lotissement à l’est de la Zac des Coteaux s’est achevé cet été. Malgré les intempéries obligeant les équipes du service d’archéologie préventive à suspendre leur travail à plusieurs reprises, la surface de 1,1 hectare décapée pour cette opération a révélé des éléments significatifs.
« Nous avons trouvé les vestiges d’un habitat rural de la fin de l’âge du Fer (deux derniers siècles av. J.-C.), relate Julie Clerc, archéologue responsable de l’opération. Des trous de poteaux de six petits bâtiments agricoles, et non d’habitations, des fosses, des puits », précise la spécialiste.
Des céramiques, une fibule (broche) en bronze, une partie de moulin rotatif à grains renseignent sur la vie des habitants.
Des urnes en verre de l’époque romaine (Ier siècle apr. J.-C.), complètent les objets mis au jour.
Montigny-lès-Metz, la horgne et ses épisodes épiques
Les fouilles menées à La Horgne de mai à juillet 2024 sur 1,7 hectare, permettent d’entrer à nouveau dans les coulisses d’un épisode marquant de l’histoire du territoire. Celui du siège de Metz par les troupes de Charles Quint.
En 2020, des témoignages du séjour de l’empereur romain germanique avaient été observés de près sur la partie haute du coteau. En 2024, les archéologues opèrent sur la partie basse et dégagent de la terre des sépultures et des squelettes de chevaux en limite du fameux campement. Retour en décembre 1552, lorsque le froid et le typhus font des ravages.
« Au moment de quitter les lieux, il y a beaucoup de corps à enterrer. Des humains mais aussi des animaux », commente Élise Maire, archéologue qui a dirigé le chantier.
Comme en 2020, la fouille 2024 fait également ressurgir l’âge du Bronze. Des habitations en nombre important, attestées par les traces de poteaux en bois emblématiques des constructions du Bronze final (env. 1350 - 800 av. J.-C.), des fours, des céramiques, des chenets, un métier à tisser et autres objets du quotidien. Autant d’éléments que les études en laboratoire permettront de dater plus précisément.
Dernière mise à jour : 31/10/2024