Matthieu Romano, "les joueurs de golf sont des amoureux de la nature"

Installés au coeur du Technopôle messin, le club de golf et son restaurant défendent des idées et un comportement écoresponsables, qui vont de pair avec la passion du green. Rencontre avec Mathieu Romano, directeur.

« L’évolution du climat doit provoquer une vraie prise de conscience si l’on ne veut pas aller dans le mur »
Matthieu Romano.

Joueur de golf depuis sa plus tendre enfance, le pas tout à fait quadragénaire dirige depuis deux ans le golf de Metz où il enseignait depuis plusieurs saisons. Le club et son terrain de 55 hectares, à ses yeux « un poumon vert dans une zone ultra bétonnée », appartiennent à la ville de Metz et sont gérés par le réseau Ugolf.

Si une trentaine d’hectares est tondue régulièrement, et la pelouse maintenue très rase sur les zones de jeu autour des 18 trous du parcours, les herbes folles ont droit de cité dans les zones boisées et autour des étangs. La faune y niche, chasse et se nourrit. 

« Ici la transition écologique s’est faite naturellement dès les années 2000, car l’un des grands plaisirs des golfeurs est d’être au contact de la nature », rappelle-t-il. Les 500 enfants des écoles messines initiés chaque année au lancer de la petite balle blanche peuvent ainsi apercevoir des oies, des poules d’eau, des cygnes ou encore des lapins.

Les jardiniers travaillent avec le souci de favoriser la biodiversité et de préserver l’eau. « L’usage des pesticides est aujourd’hui limité », témoigne le directeur. La structure a investi dans « du matériel d’arrosage plus économe. Le système a été pensé dès 2012 pour cibler les zones fragiles du green qui en ont besoin », ajoutet-il.

Balles et assiettes écoresponsables

Les balles sont des produits reconditionnés par la société Another swing. « Elles gardent une excellente qualité et coûtent 40 % moins cher. Cela permet de réduire la production ».Des plongeurs professionnels nettoient régulièrement les étangs. Ils y récupèrent des balles et autres objets, et en profi tent pour contrôler la biodiversité du milieu. « On essaie de progresser chaque jour. En Europe, je ne connais pas un golf qui ne fait pas tout ce qu’il peut pour préserver la biodiversité », défend le sportif.

Au restaurant du club, le chef Thierry travaille à chaque fois que possible des produits locaux. Légumes de la ferme de Domangeville, herbes aromatiques de Grosbliedertroff, etc. « En termes de goût cela fait toute ladifférence, j’y suis attaché », affirme le professionnel en évoquant ses cordons bleus maison.L’établissement est labellisé aux Éco-défi s des artisans et des commerçants, peut-être une première étape vers la labellisation de l’ensemble du domaine.