Eco-défi : Longue vie aux réparateurs d'électro-ménager

Labellisé aux Éco-défis des artisans et des commerçants, dispositif porté par l’Eurométropole, la CMA et la CCI, Jean-Marie Vignaud prolonge la durée de vie des appareils qui facilitent notre quotidien.

À 20 ans, c’était la photo qui passionnait Jean-Marie Vignaud. Portraits à répétition pendant son service militaire, espoir d’un poste de photographe à la sortie. Quelques mois plus tard, le voici finalement vendeur de matériel photo et… d’électroménager.

Contre toute attente, c’est quasiment le coup de foudre pour la mécanique des machines à laver et autres ustensiles électriques. Ce qui, dès la fin des années 1980, plonge notre artisan dans le concept d’écoresponsabilité.

"À partir du moment où l’on dépanne, on est écoresponsable, car on ne passe pas l’appareil à la trappe."
Jean-Marie Vignaud

« À partir du moment où l’on dépanne, on est écoresponsable, car on ne passe pas l’appareil à la trappe », plaide Jean-Marie, qui s’attache à « comprendre comment l’appareil fonctionne, et pourquoi il ne fonctionne plus ».

Mais, triste réalité, les machines de basse qualité (et à bas prix) inondent aujourd’hui le marché, tombent très souvent en panne, et sont « de moins
en moins réparables, tellement elles sont mal faites », constate l’artisan, qui note aussi la fiabilité approximative de l’indice de réparabilité indiqué sur les produits.

"C'est dommage de jeter"
Jean-Marie Vignaud

Jean-Marie évoque encore le coût élevé des pièces détachées, les composants électroniques aussi chers à remplacer que le lave-linge ou le lave-vaisselle lui-même. Alors, pour que la réparation reste possible, le professionnel essaie « de maintenir des tarifs les plus bas. Je calcule au plus juste, je fais très peu de stock et gère au quotidien la disponibilité avec les constructeurs », détaille-t-il.

Ces derniers reçoivent régulièrement la visite du réparateur, qui donne son avis sur certains produits.

Nouvelle corde à son arc, tous les premiers samedis du mois le spécialiste conseille désormais les particuliers chez Leroy-Merlin « J’aime transmettre mon savoir-faire », explique celui qui démontre que, de petite soudure en épissure - laquelle consiste à restaurer la continuité d’un
câble, nous explique le technicien - on prolonge la vie des appareils. « C’est dommage de jeter », rappellet-il.

À 64 ans, Jean-Marie s’inquiète. Il aurait voulu transmettre son entreprise à son fils ingénieur, qui lui a d’autres projets. L’artisan craint ainsi qu’il « n’y
ait personne pour [le] remplacer ». Et de rappeler, en regardant sa tasse à café ornée de motifs de machine à laver et dénichée en Italie : « Je suis
un amoureux de l’électro-ménager ! »